Avant de faire son entrée sur scène, derrière un drap blanc, on voit son ombre danser lentement, avant qu'elle n’apparaisse dans une longue robe de couleur bleu nuit avec des fleurs rouges en tissu.

Au départ, nous l’observons seulement de dos. Une élève de première bac pro Esthétique-Cosmétique-Parfumerie entre en scène en lui apportant un masque de jeune fille, pour signifier la jeunesse de la danseuse. L’artiste commence alors par taper des mains et des pieds, joue avec ses talons et chante en espagnol. Puis elle entame un peu de danse classique, mais très vite retape des pieds en chantant en espagnol, comme si la petite fille qu’elle représente hésitait entre deux styles, entre deux danses. Alors, elle lève les mains vers le haut, parle en français, rechante en espagnol, désigne du doigt le public, retape des mains et des pieds. Elle fait des mouvements gracieux avec ses mains. Le flamenco est en elle, elle a fait son choix.

 

L’histoire d’une vie

Puis, elle cache son visage avec le masque durant quelques secondes. Les lycéennes sont ressorties des coulisses pour pouvoir à nouveau maquiller Cathia Poza en direct, et lui rajouter des années : elle a alors 18 ans et notre danseuse s'en va en Espagne. On comprend que le temps passe dans ce spectacle. Une fois ses 18 ans passés, sa coiffure change, et la danseuse modifie également sa tenue, laissant découvrir ses épaules tout en conservant la même robe et elle repart pour une danse. Un saut dans le temps, après un amour, un mariage, la danseuse vieillit. Les étudiantes reviennent et lui retirent tout son maquillage comme pour signifier sa jeunesse qui s'éloigne. Cathia Poza met un châle fleuri sur sa tête, prend une canne en bois, courbe son corps vers l’avant. Nous sommes en 2058 et sa carrière se clôture, le spectacle aussi.

 

Avec les moyens du bord

Le spectacle avait lieu dans l'une des plus grandes salles du lycée, une salle de réunion plus petite qu'une salle de spectacle. Pour imiter la scène, des palettes en bois ont été posées sur le sol et au fond de la pièce, des draps ont été installés pour qu'elle puisse se changer et pour cacher les maquilleuses. C’est un parti pris de l’artiste qui a déclaré aux jeunes à la fin de la performance : « Nous sommes au début de ce projet, il reste beaucoup de choses à inventer, c’est une ébauche. Ici, nous sommes dans un lycée et l’idée était de vous montrer ce qu’on peut faire avec les moyens du bord. »

 

Ce projet original pour l’établissement a permis de faire découvrir une artiste aux élèves. Cela a aussi permis à des élèves de différentes filières de travailler autour d'une création artistique. Les élèves de coiffure,  esthétique et hôtellerie ont participé à la réalisation du spectacle, mais nous avons aussi découvert d’autres métiers : photographe, journaliste, metteur en scène. C'est une expérience et une opportunité pour nous les jeunes.

Les 2BPH2
Seconde bac pro hôtellerie
Photos : Krysten